Anna, femme de bourreau. Théâtre. Editions Mon autre France. Caroline Dujardin éditrice.
En préambule: l’histoire d’Anna, femme de bourreau est née de la volonté d’une groupe d’adolescents mordus par le théâtre et d’une idée survenue à la suite de la projection de La veuve de Saint-Pierre de Patrice Leconte. Sorte de spin off de ce film, il s’agissait de raconter la vie de la femme du bourreau, Jean-Marie Legent, désigné d’office pour exécuter un condamné à mort, situation exceptionnelle à Saint-Pierre-et-Miquelon. L’aventure avec ces jeunes acteurs aura plusieurs rebondissements, un voyage à Avignon
, une représentation au Toma, Théâtre de la Chapelle du Verbe Incarné et l’édition du texte, grâce à Caroline Dujardin, éditions Mon autre France.
Anna? Anna est bonne à tout faire chez le gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon. Elle est prise dans la tourmente de ce qui est considéré comme l’affaire du siècle par le petit archipel français au large de Terre-Neuve: l’affaire Néel.
Ce que la pièce raconte? Auguste Néel, le 31 décembre 1888, tue son patron et est condamné à mort pour ce crime. Mais nul ne veut être désigné dans l’île pour l’exécuter. Ce sera le mari d’Anna qui sera le bourreau. En conséquence, le couple sera banni et devra quitter l’archipel. Anna, dans un dialogue imaginaire avec Marie-Antoinette, se confie au spectre de la reine. La jeune bonne, brisée par une destinée contre laquelle elle ne peut rien, tente de donner du sens à ce qui n’en a pas.
Quelques mots du texte? Le gouverneur: – Quelle honte y-a-t-il à être la femme de celui qui aura l’honneur d’appliquer les hautes oeuvres à un homme qui, bien peu chrétiennement, a pris la vie d’un autre? Anna:- Hautes oeuvres? Le gouverneur: – Oui, chère Anna, hautes oeuvres et non basses oeuvres, comme tant de citoyens tendent à le croire.
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