Rebecca de Winnipeg. Roman. Editions de L’Aire. Michel Moret éditeur.
Rebecca? Une fille simple. Simple au sens d’ innocente. Simplette? Non, emplie de sa propre logique, alors que ses dialogues intérieurs l’habitent, questionnements perpétuels sur sa vie dans sa communauté amish.
Son histoire? Rebecca de Winnipeg, jeune fille amish, tombe amoureuse quand lui échappe des mains la pièce de cent sous offerte par sa grand-mère. Le temps d’apercevoir sur le 5 francs le visage de Guillaume Tell, la voilà jetée sur les routes entre Winnipeg et Altdorf, pour trouver celui qui sera, elle en est sûre, l’époux qui lui a été désigné par l’Eternel.
- Lire aussi l’entretien avec Anaïs Hébrard, à propos de « Rebecca de Winnipeg » par La Livrophage, guidé par Simone Tremblay.
Un extrait: Voici l’homme que je veux pour époux. L’homme de la pièce. Ma poitrine est tranchée. Esther, viens vite, écoute-moi: jamais je n’ai été ivre. Ma vie a été, jusqu’à maintenant, aussi plane que la terre qui nous entoure. La mesure en tout m’a été enseignée, joie et tristesse mesurées, faim mesurée, sourire mesuré, et j’ai été cette mesure, j’ai obéi à cet enseignement. Et voilà qu’avec le KLIING de la pièce sur le parquet, s’enfourne en mon oreille le délire, mot que je connais depuis que tu m’as dit que la musique des Anglais, c’était du délire. Entre mes seins, soudain mon sang, dans la tête des images qui claquent, dans la gorge un vitrail, dans mon coeur une explosion, là où il n’y avait qu’une fenêtre aux rideaux tirés.